« Remets-moi mon jouet ! », « Pourquoi tu entres dans ma chambre sans frapper à la porte ? »,
« Donnes-moi aussi la télécommande ! », « Laisse-moi tranquille ! »
Quand ce n’est pas vous qu’on transforme en juge du tribunal : « Elle m’a insulté », « il a pris mon livre ! », « tu justifies tout ce qu’il fait ! », « A lui tu gardes toujours quelque chose quand tu rentres, et jamais à moi ! ». La plupart des parents se reconnaitrons dans ces phrases de nos enfants.
C’est quand même terrible, ces enfants étaient encore si complices il y a juste quelques temps. Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Apparemment rien dans vos habitudes de vie, ni dans votre comportement à leur égard. Mais alors ?
Il faut savoir que les disputes sont un phénomène normal dans la vie d’une famille. Mais lorsqu’ils deviennent fréquents, surtout à l’adolescence, ils peuvent gâcher le plaisir d’être ensemble.
Les chamailles peuvent avoir pour cause :
Quelque fois cette jalousie remonte à la petite enfance. L’enfant est alors jaloux de sa petite sœur ou de son petit frère à cause de l’attention excessive que vous lui donnez. Il se rend compte qu’il n’est plus « tout » pour ses parents et en fait porter le chapeau à son frère ou sa sœur. L’ado peut souffrir de son émancipation, de se rendre compte qu’il est pratiquement poussé hors du « nid » familial pendant que son cadet bénéficie encore de toute l’attention (et de l’affection) des parents.
Quelque fois, c’est arrivé à la puberté que les disputes commencent. C’est parfois, sans en avoir conscience, un moyen pour eux de se « décoller » l’un de l’autre qu’ils se disputent, voire se battent. Certains enfants grandissent en symbiose, et, arrivés à la puberté, à l’émergence des pulsions sexuelles, ont besoin pour leur développement affectif de se séparer, pour découvrir l’intimité avec ses pairs qui ne soient pas de leur famille.
Il arrive à l’inverse que des frères et sœurs ne se reconnaissent plus à l’adolescence. L’apparence physique, les centres d’intérêt, la personnalité même, se sont tous modifiés assez rapidement. Ici, les conflits traduisent ce caractère d’étrangeté et le besoin de se confronter pour établir de nouvelles limites entre eux. Quelque fois ils en viendront même aux mains, inconsciemment ce sera juste pour se redécouvrir.
Évitez de jeter de l’huile sur le feu, en comparant vos enfants entre eux sur tel ou tel sujet. Ou même en les comparant à d’autres enfants. Rien n’est plus agaçant pour un ado que d’être systématiquement mis en concurrence avec son frère ou sa sœur, pire, avec un enfant extérieur à la famille. Évitez de les en exemple l’un à l’autre. Il faudra absolument éviter des phrases comme : » Regarde, ton frère, lui, il n’oublie jamais de faire ses devoirs ».
C’est un très bon remède à l’agressivité mal contrôlée. Si l’un de vos a du mal à contrôler ses pulsions agressives (ce qui est très courant au début de l’adolescence), inscrivez- dans un club de sport pour apprendre à déplacer son agressivité hors du cadre familial, et de le faire de manière encadrée, tout en apprenant la discipline du sport, qui est finalement la discipline de la vie.
Les conflits entre frères et sœurs sont aussi l’occasion de leur apprendre (si ce n’était déjà fait) les règles de cohabitation. Ces habiletés vont leur servir s’ils vont en colocation, en couple, ou même dans le milieu professionnel. Finalement c’est un apprentissage pour la vie.
Pour le faire, organisez de temps en temps un débat contradictoire, laissez chaque enfant s’exprimer. Insistez pour que son frère le laisse aller jusqu’au bout de son intervention, même s’il bouillonne d’impatience avec l’envie de l’interrompre pour parler. Mais qu’il prenne son mal en patience et lorsqu’ ce sera à lui de parler, son frère va aussi souffrir de l’écouter jusqu’au bout sans l’interrompre.
Et vous, ne jugez pas rapidement, car le but de cet exercice c’est de leur apprendre à respecter les opinions des autres, et non rien d’autre pour l’instant.
Qu’il s’agisse d’ados de même sexe ou non, il faut absolument les séparer. Parlez-leur en vous adressant particulièrement à chacun d’eux et en l’appelant par son nom. Il faut éviter de les globaliser en disant « Vous » n’avez pas fait…
Chacun d’eux aura une chambre à coucher pour lui seul, quand c’est possible. Sinon mettez ensemble les enfants de même sexe.
Pour un temps, pourquoi ne pas les inscrire dans deux établissements secondaires différents ? Privilégiez des activités différentes, sauf si un sport particulier peut les rapprocher, de jouer dans la même équipe par exemple
En tant que parent, veuillez à améliorer la qualité de votre vie de couple. Il n’est pas rare que deux ados, surtout s’ils sont de sexe différents, par leurs disputent, rejouent inconsciemment les conflits du couple. N’oublions pas que nos enfants nous modélisent et nous observent plus qu’on ne pense.
D’autre part, comment gérez-vous vos relations avec vos frères et sœurs ? Ça peut aussi les influencer inconsciemment.
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Par Micheline SAME
Inspiré d’un texte du Dr Stéphane CLERGET et
Nadège LARCHER Psychologues