[vc_row][vc_column width= »1/4″][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_single_image image= »2681″ img_size= » » alignment= »center »][/vc_column][vc_column width= »1/4″][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/4″][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_column_text]« L’enfant peut toiser la lune, mais pas le soleil »
Il est bien difficile de rencontrer un adolescent dans nos grandes villes arborant fièrement et rêveusement une tenue tribale, le phénomène est aussi rare qu’une pluie au désert. Les définitions du chic, du beau, et du culturel tendent à se déformer, s’améliorer ou tout simplement s’adapter aux générations et au temps… Le temps, cette chose après laquelle on court toutes nos vies, et qui nous rappelle souvent que l’on passe à côté de l’essentiel. La jeunesse est un risque à courir disait le poète… Le questionnement qui découle de ce constat acide est le suivant, pourquoi les adolescents refusent ils de « s’afficher » avec des tenues africaines ? Comment contourner cette difficulté et leur redonner l’envie de valoriser leur culture ?
Un habit ne saurait se réduire qu’au seul fait d’être un objet du quotidien qui sert à couvrir le corps, une impression qui nous distingue des autres, un embellissement. Le vêtement est un langage propre à une culture, un pays… Ainsi, la manière de s’habiller et les discours qui entourent cette pratique sont des marqueurs d’identité. En Afrique, les tenues au-delà de ces aspects, ont une valeur historique, réunificatrice. Le vêtement est devenu ces dernières années un fait social dans sa totalité, et bénéficie d’un intérêt de plus en plus croissant. Dans ce contexte précis, les médias numériques et la mode influencent profondément les habitudes de consommation de nos adolescents. Récemment, dans un article qui portait sur la mode nous avons amplement parlé des effets de la vogue sur nos ados donc, nul besoin de revenir dessus. Intéressons-nous à la base de notre problème, les médias…
Il est indéniable que peu d’adultes résistent aux diktats des normes du beau suggérés par la masse médiatique, à plus forte raison ces jeunes gens que nous avons sous notre responsabilité. La tendance vestimentaire est portée sur l’extérieur, le monde occidental, les modèles qu’ils adoptent à leur âge sont des vedettes du cinéma, de la musique, de la télé… La grande majorité de ces célébrités vivent hors de notre continent, et ont un style de vie et des habitudes vestimentaires qui sont beaucoup plus en phase avec leur environnement immédiat. Il serait donc fort difficultueux pour un adolescent d’idéaliser une personne en gardant une certaine distance raisonnable… D’après le psychologue Henri Wallon, la personnalité enfantine est une construction progressive où se réalise l’intégration de l’affectivité et de l’intelligence. Wallon classifie le tout en cinq stades de développement, l’adolescence étant la dernière étape, il précise qu’elle marque un renouveau des intérêts personnels, ici l’enfant dépasse le monde des choses pour atteindre celui des lois.
Nos adolescents se laisseront facilement séduire par le style vestimentaire suggéré par la masse médiatique, ce n’est plus un secret, et c’est un tout petit peu légitime si nous regardons de plus prêt. Ça s’insère dans le processus de leur développement psychosomatique. L’homme et la femme en devenir veulent s’identifier à des valeurs qui se veulent universelles. Seulement, parfois ce n’est pas adapté à notre contexte social ou alors ça s’éloigne d’un pouce. Les tenues africaines ont été pendant très longtemps cantonnées à la seule utilité d’objet traditionnel. Aujourd’hui, elles tendent à se moderniser, elles sont même le thème le plus exploré de la haute couture européenne. Tenez par exemple lors de la dernière Fashion Week Paris, la créatrice de mode britannique Stella McCartney a présenté sa collection de robes et de boubous chics. Seulement cette nouvelle dynamique que prend la mode, semble ne pas encore avoir eu un écho favorable auprès du jeune adolescent Africain pour qui, l’idéal vestimentaire doit faire l’objet d’une adhérence par la masse. Si les tenues telles que le « Sandja » chez les Doualas sont assez bien vues, et font offices de bonnes tenues d’apparat, le jeune adolescent préfère plutôt être identifié à ces idoles médiatiques qui sont généralement les porte-flambeaux de grandes marques venues de l’occident, qui bénéficient d’une plus grande visibilité et d’une image plutôt bien travaillée.
Le vestimentaire traditionnel devrait donc se recréer, en repensant sa place dans les sociétés modernes. Cette remise en question doit passer par une reconsidération des attentes du jeune adolescent qui préfèrent des vêtements qui allient Chic, couleurs, et élégance. Loin de considérer les vêtements traditionnels comme vide de toute esthétique, nous pensons au contraire qu’ils recèlent un potentiel qui pourrait intéresser le jeune adolescent, voire se mouler à son goût. Il suffit juste de voir les modèles de « kaba Ngondo » qui et de « chemise Sandja » arborés par les jeunes adolescents et qui rivalisent d’imagination. Le constat que nous dressons est très parlant car c’est le jeune adolescent lui-même qui se permet généralement de donner au tailleur les indications sur le modèle qu’il veut faire coudre, ainsi que les motifs et décorations qui seront associés à sa tenue. Cette attitude est d’autant plus fréquente que nous pouvons présenter le jeune adolescent comme un acteur majeur de la scène vestimentaire qui a une voix à faire entendre au sujet des tenues Africaines. Donc ne vous demandez plus si votre jeune Adolescent aime les tenues traditionnelles ou pas, demandez-vous plutôt comment ils voudraient se voir dans ces tenues.
Julien Eboko[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/4″][/vc_column][/vc_row]